Sandra Lancman
Dans le Jardin des Intranquilles
FotoMasterclass #4
Il n’est pas toujours facile de se remettre en question dans notre travail photographique, mais dès lors qu’on en éprouve le besoin, l’essentiel est d’être bien entouré.
Le regard et l’écoute de Sylvie Hugues, FLORE et Adrian le long de ces huit mois de Masterclass m’ont paru très complémentaires et d’une grande justesse et cohérence. On n’y entend pas uniquement ce que l’on voudrait entendre, bien entendu, on est parfois secoués, voire déstabilisés. Leur exigence est grande, mais leur bienveillance aussi.
La richesse des échanges et des rencontres avec les experts invités a été un véritable plaisir pour moi, j’y ai appris beaucoup de choses.
Très belle expérience donc d’où on sort enrichi par rapport à son travail personnel mais aussi vis-à-vis du contexte actuel de la production photographique.
Bravo ! Vous faites une très belle équipe !
Sandra L.
Le point de départ de ce projet est un événement ayant eu lieu en février 2019 pas loin de Paris : les deux jeunes arbres plantés à la mémoire d’Ilan Halimi ont été sciés à la base.
Jeune juif de 23 ans, Ilan Halimi a été séquestré et torturé en janvier 2006 pendant trois semaines par un groupe de vingt personnes se faisant appeler par le « gang des barbares ». Laissé mourant le long des voies ferrées du RER C à Sainte-Geneviève-des-Bois, il décède peu de temps après son transfert à l’hôpital.
Sur le lieu où Ilan a été abandonné, la Mairie a planté deux arbres et a apposé une plaque en sa mémoire. A la veille des commémorations du treizième anniversaire de son décès, le lieu a été profané et les deux arbres sciés.
Je décide alors de me rendre sur place pour prélever des empreintes, faisant une sorte d’état de lieux au ras du sol.
Je capte dans la nature une écriture spontanée comme qui prend la température du monde. Par l’utilisation de la technique du Rayogramme je parviens à rendre visible des ombres.
Le portfolio se compose de six triptyques donnant lieu à 18 photographies, le chiffre 18 dans la symbolique juive représente la vie. Je rends ainsi un hommage à la mémoire d’Ilan Halimi comme un symbole contre toute forme de barbarie.